D’après une récente étude, le patrimoine financier des 10% des Français les plus aisés est constitué à 52% d’assurance vie, contre 18% pour les 50% les plus modestes.

Si l’assurance vie est considérée comme le placement préféré des Français, elle s’avère particulièrement appréciée de nos compatriotes les plus fortunés. Tel est l’un des enseignements de la 11ème édition de l’enquête sur « Les performances de l’épargne financières des ménages » présentée le 20 mars 2024 par l’Observatoire de l’épargne européenne (OEE), une association présidée par Gérard Rameix, ancien président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et actuel président du Haut comité juridique de la place financière de Paris (HCJP).

Selon cette étude qui compile les données de la Banque de France, de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et de France Assureurs (la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance), les contrats d’assurance vie captent à eux seuls 52% du patrimoine financier des 10% des Français disposant des revenus les plus élevés. À titre de comparaison, l’assurance vie représente, en moyenne, 43% de l’épargne des particuliers, toutes classes sociales confondues.

Pas de plafond de versements

À l’inverse, elle pèse seulement 18% du patrimoine financier des 50% des Français les plus modestes. En d’autres termes, plus on dispose de revenus en France et plus la part de l’assurance vie est importante dans son patrimoine financier (c’est-à-dire hors biens immobiliers). Plusieurs raisons expliquent cette prédominance de l’assurance vie chez les plus aisés.

En premier lieu, il faut savoir que les produits d’épargne réglementée (dont les paramètres sont fixés par l’État), comme le Livret A, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou le plan d’épargne en actions (PEA), sont plafonnés. Il n’est pas possible de verser plus de 22.950 euros sur un Livret A, 12.000 euros sur un LDDS et 150.000 euros sur un PEA. Pour les plus fortunés, ces plafonds peuvent être rapidement atteints.

En outre, les particuliers ne sont autorisés, pour chacun des produits réglementés, à n’en détenir qu’un seul. Or, non seulement les contrats d’assurance vie sont totalement déplafonnés, mais on peut en souscrire autant que l’on veut. Deuxième raison : l’assurance vie permet de diversifier son épargne, l’une des pierres angulaires de la bonne gestion patrimoniale.

Un outil de diversification et de transmission

Via des fonds logés dans des unités de compte, le souscripteur peut investir dans des actions (fonds actions), dans des obligations (fonds obligataires), dans l’immobilier (SCPI, OPCI, SC) et/ou dans des entreprises non cotées (fonds de private equity). En allouant son contrat sur différentes classes d’actifs, il pourra ainsi réduire les risques de pertes, tout en augmentant le potentiel de rendement de son épargne.

Enfin, l’assurance vie présente l’énorme avantage d’être « hors succession ». Non seulement, le souscripteur peut désigner la ou les personnes de son choix (y compris en dehors de sa famille) qui percevront les capitaux de son contrat à son décès, mais les sommes seront exonérées d’impôt à hauteur de 152.500 euros par bénéficiaire désigné pour celles issues des primes versées avant 70 ans. L’abattement est commun à tous les bénéficiaires et est réduit à 30.500 euros pour les capitaux générés par les primes versées après les 70 ans du défunt.

Source : https://www.oee.fr/wp-content/uploads/2024/03/Presentation_Indice_Patrimonial-20240320.pdf